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Sans tâches

Pour soustraire le déficient visuel de la peur de se tâcher et lui permettre de profiter du moment présent lors d’un repas en ville, je l’invite à se libérer grâce à un vêtement à tâcher.La relation autres passe principalement par l’image que l’on renvoie de soi. Dans un contexte public cette image qu’on communique est d’autant plus importante, qu’elle permet d’engager ou non des relations sociales.

Au restaurant, l’inquiétude principale du déficient visuel est de ne pas se tâcher. Pour ne pas prendre de risque, il va alors sans cesse se restreindre : s’habiller dans des couleurs sombres, ne pas choisir des plats qui ont un potentiel tâchant (plats en sauce, fruits rouges, chocolat …) voir même anticiper l’accident et apporter un vêtement de rechange.

Le vêtement blanc immaculé autorise son propriétaire à se salir. Une trame dense est sérigraphie avec une encre imperméable sur le textile. Ton sur ton, la trame est peu visible de prime abord. Ce n’est qu’en se tâchant qu’elle se révèle. Avec un motif géométrique, la trame va diviser la tâche et brouiller ses contours. Elle n’apparaît alors plus comme une salissure mais comme une surface colorée. Cette apparition, visible uniquement par les voyant, va surprendre et alors remplacer le moment de honte ou de gène dû à la maladresse par un moment de découverte et de discussion.

Les parties imperméables du vêtement s’étendent sur la face et sur les manche du haut. La longueur de la tunique arrive également jusqu’à mis cuisse pour couvrir le maximum de surfaces qui pourraient se tâcher. Pour que le déficient puisse, lui aussi, visualiser le motif recouvrant le vêtement les épaules et le dos du haut sont brodés avec la même trame.

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